Détail(s)


Au bord du bassin



Pour y voir grand je ferme les yeux,
Ferme la bouche en pinçant mes lèvres
Et mets les mains sur mes oreilles.
Je n'entends plus rien et ne sens rien...
J'imagine l'espace plus vaste que les cieux
Et mon esprit vogue alors autour des étoiles.
Tout cela n'est pas réel et semble bien creux.
Tel un voilier qui cherche le vent dans ses voiles,
J'ouvre alors grand les yeux, la bouche grande ouverte !
Je perçois un sifflement dans mes oreilles
Et quelques lueurs scintillent devant mes yeux.
Je vacille et suis pris de vertiges,
Le sang affluant trop vite dans ma tête.
Je baisse alors mon front sur le bord du bassin
Afin peut-être de me rafraîchir les joues et les yeux ;
Quelques petites herbes poussent entre les moisissures.
Je ne sais pas si la taille des événements,
Petits ou grands comme ces petites choses,
Ces herbes minuscules devant mes yeux,
N'ont finalement aucune importance...
Il n'y a ni grandes ni petites choses,
Juste une image floue devant mes yeux.



"Peu importe si le début
paraît petit.

Henry David Thoreau